CABINET NOESIS
Inspirations
L’érudit philo-thérapeute
La pratique de l’hypnose en cabinet Noesis se révèle comme une toile complexe tissée de multiples influences et réflexions, là, où les frontières traditionnelles de la thérapie sont aussi transcendées. Sous le prisme de François Roustang, érudit philo-thérapeute, une vision profonde de l'hypnose émerge.
Inspiré par les philosophes Nietzsche, Hegel et Wittgenstein, Roustang a initié une génération de praticiens à une vision profonde de l'hypnose où la réflexion philosophique et la pratique thérapeutique se rejoignent harmonieusement.
En puissance et en acte
C’est dans les sillages de ses initiatives comme celles de Milton Erickson et tout autant de l'histoire de l'hypnose avant même que le terme existe, qu’il nous est apparu que la pratique loin se réduire aux scènes verbales peut s'ouvrir à ce qui fait sa force et sa puissance considérant à l'aune d'Aristote que ce qu'il y a en puissance chez un individu peut se révéler en acte.
L’energeia (en grec ἐνέργεια), est un concept majeur de la philosophie aristotélicienne. Il exprime le processus selon lequel la puissance se réalise en acte dunamis (en grec δύναμις).
Artisan de l'éco-thérapie
En outre l'écho des travaux de Grégory Bateson résonne également au sein du cabinet Noesis, avec l'introduction du concept d'éco-thérapie adopté par François Roustang. Cette approche holistique considère les interactions complexes entre les systèmes - contextes familiers, sociaux, environnementaux, psychiques - , offrant une perspective riche, nuancée et écologique sur la nature et la pratique de l’accompagnement.
Thérapies analytiques
Dans ce contexte ouvert et holistique, la relation entre les thérapies analytiques et l'hypnose révèle des similitudes et des résonnances qui sont nécessaires à observer. Nous considérons, que loin d'être réduite au spectacle, l’hypnothérapie détient le pouvoir de réaliser, grâce à une analyse consciente et les processus de l’activité inconsciente, un cheminement facilité dans les méandres de l'esprit et de ses ressources.
Comment s'y prendre ?
Se décaler de ses schémas habituels pour déceler son propre “pouvoir-être” et le mettre en mouvement ?
Raviver du Désir
-Tel un Socrate, Roustang invitait à un questionnement perpétuel, déstabilisant les certitudes pour ouvrir la voie à une transformation profonde. Sous cet angle de vue, l’hypnose ravive l’esprit en le décoïncidant de ses schémas limitants. En réexaminant le célèbre adage "connais-toi toi-même", qui creuse, toujours plus au sein des individus, un manque impossible à résoudre, invitons-les à se libérer des projections et des illusions, ouvrant ainsi la voie à une exploration plus profonde et plus ouverte. Une consultation n’a pas le rôle de “remplir” de réponses mais bien plus de raviver l’esprit et tout particulièrement raviver du Désir. C’est, en d’autres termes, ouvrir un espace de vacance, un “jeu” qui permet un mouvement et une force pour traverser l’existence.
Vacance de la conscience
Les influences orientales, révélées par Jean François Billeter concernant l'hypnose sont brillantes et nous amènent à comprendre que pour se délivrer, Tchouang-tseu, philosophe chinois du IVe siècle av. J.-C, mettait en avant l'importance du vide et de la vacuité de la conscience.
Comme le souligne Gaston Brosseau, psychologue et hypnothérapeute canadien, cela se résume à "ne rien faire". Il s'agit de se placer en présence, laissant les événements se dérouler pour permettre à “l'environnement” d'agir. C'est là, que réside le ferment d’un possible changement radical.
L'hypnose représente donc un moment de "pause", plus précisément un “arrêt”, une suspension de l'activité intentionnelle. Cette pause crée un espace qui ouvre à de nouvelles expériences, explorant ce que Jean François Billeter appelle "l'infiniment proche et le presque immédiat".
***Remarquons que lorsque nous cherchons, par exemple, un mot, nous faisons inconsciemment appel au mécanisme de l'hypnose. Les signes extérieurs de cette pause sont observables - immobilisation, regard fixe, respiration lente, visage inexpressif, etc. - ils ressemblent à l’état de veille paradoxale que l’on rencontre en séance***
Paul Claudel évoquait dans son Journal “l’inattention que demandent certaines œuvres de l’esprit” tandis que Wittgenstein remarquait que la capacité de travailler ressemble à celle de s'endormir.
On découvre ainsi, durant l’hypnose une volonté secondaire, qui permet d'agir indirectement sur nos propres expériences et qui influence leurs intensités, les transforme, les déplace, etc. Nous réalisons alors que notre corps détient un registre complet de savoirs, d’expériences, de sensations et d'émotions qui animent nos interactions avec le monde et les autres. Milton Erickson évoquait l’inconscient comme un “réservoir de ressources”.
À l'instar de la peinture chinoise et japonaise, on ne contemple pas l'hypnose, on y entre. On la vit. On ne cherche rien. Pour atteindre un état hypnotique le chemin réside simplement dans l'activation de la puissance de l’imagination opérante où se déploie un flot onirique indépendant des schémas conscients.
Généalogie de la pensée
Une autre attention mérite d'être prise en considération ; elle est celle qui réside dans la compréhension de la manière dont quelqu'un développe sa pensée ; une généalogie de la pensée, comme le dira François Roustang. Il pourrait s’agir, alors sur le modèle de Nietzsche :
…de parcourir, — en posant quantité de problèmes nouveaux, et comme avec des yeux nouveaux, — l’énorme, le lointain et le si mystérieux pays de la morale — de la morale qui a vraiment existé et qui a été véritablement vécue.
En consultation, il n’est pas question de la morale mais de bien d’une généalogie de la pensée.
Milton Erickson
La pratique de Milton Erickson, au contraire de la PNL ne se résume pas à des grilles de lecture et des protocoles figés. Elle se détermine par une immersion vive et intuitive de l’univers et du rythme du consultant. C’est en se territorialisant sur les cartes du monde du patient que Milton Erickson pouvait, grâce à une sagacité remarquable, mieux appréhender son monde et les conditions de ses possibles transformations.
Se remettre en mouvement - Ressentir la vie
Nous considérons que la pratique du butoh (butô) - comme nous le proposons dans nos ateliers d’HypnoButô - peut être considérée, sous certains aspects, comme une excellente métaphore du mouvement pour redonner au corps l’espace de vie qui lui est nécessaire. Le butô encourage un développement de la conscience corporelle, sensorielle et émotionnelle. Il puise dans la respiration, la visualisation mentale et une approche créative intuitive, offrant ainsi une forme de méditation en mouvement.
Comment retrouver le goût de vivre ? Comment réinventer sa vie ? Peut-être qu'un simple geste suffit... dira François Roustang. Mais lequel choisir ? Pourquoi ce geste ? Et par où commencer ? On ne retrouve pas quelques “santés” seulement et uniquement par les mots. Il est surtout primordial d'accéder à une nouvelle perception de soi-même et du monde. François Roustang illustre dans son ouvrage, Il suffit d’un geste un cheminement, qui est également une initiation à un art de vivre.
L'hypnose partage des similitudes avec ce “geste” ; c’est en réalité une remise en mouvement et comme dans la danse, c’est rentrer dans le rythme du corps, celui qui requiert de se placer au bon “endroit”. Ici, le corps se défige et l’esprit matière du corps se dissout, tout entier, dans le mouvement.
Le corps ou la notion superflue de l’inconscient
Pour avancer d’un pas, nous pourrions donc définir l’hypnose comme « l’ensemble des régimes d’activité dans lesquels la conscience, bien qu’éveillée, s’abstient d’interférer avec l’activité spontanée du corps ». Par corps, nous entendrions, non le corps anatomique ou le corps objet, mais le corps propre, que nous définirions, de la façon la plus ouverte possible, comme “la totalité des forces et des facultés, connues et inconnues, qui sont en nous”. Le corps ne serait plus une chose , mais l’ensemble (non-limité, non limitable) de l’activité qui porte notre conscience. Il serait l’ensemble de l’activité qui nourrit notre vie consciente tout en l’excédant de toutes parts. Cette définition du corps rendrait superflue la notion de « l’inconscient. Jean Francois Billeter , "Études sur Tchouang-tseu" (2004)
En pratique
*Lieux : Ajaccio et Paris ; en présentiel ou distanciel sur Skype, Messenger ou Zoom.
*Tarifs : 70 euros et tarifs dégressifs pour les formules de 3 à 10 consultations
*Les consultations en hypnothérapie et hypnoanalyse durent une heure ; elles sont constituées d’un entretien initial (phénoménologique et maïeutique) et de la pratique de l’hypnose.
*Public : particuliers et professionnels sur demande