« FORMATION HYPNOSE ERICKSONIENNE, COACHING INTÉGRATIF ET ART DE LA COMMUNICATION »
POSTULATS ET PHILOSOPHIE DE LA FORMATION
"L’homme est la source qu'il cherche " Mallarmé
Sommaire
- Introduction.
- Etre sans idée pour autrui et ne pas chercher à se connaître soi-même.
- Le praticien en hypnose ericksonienne ne traîne pas sur sa carte, il se déterritorialise.
- Quelle communication ?
- Se connaître soi-même », une injonction à s’adapter au réel.
- L’hypnose un retour vers un « soi-sol » qui s’adapte au monde.
- Quand dire c’est faire, quand imaginer c'est être.
- Préconisations et accompagnement dans le vent…
1 - Introduction
Dans le cadre du travail en accompagnement thérapeutique et de développement personnel ou professionnel, communiquer en laissant le champ libre à l’élaboration d’une réflexion et l'évolution personnelle du consultant/client peut nous sembler la meilleure posture à adopter. Nous verrons toutefois que cela demande au praticien de s’écarter de son monde, de se mettre en suspension et se déterritorialiser pour accompagner le client sur le terrain de son « étrange familiarité ». Nous verrons que l’hypnose ne peut pas se réduire au seul « chant » des suggestions et qu’au fond pour trouver son équilibre, il suffirait d’aller au gré du vent sans chercher à se connaître soi-même.
2.Etre sans idée pour autrui et ne pas chercher à se connaître soi-même
L’expression attribuée à Carl Rogers « entretien non directif » et son étude sur les procédés à plébisciter nous interpellent sur de nombreux points. En effet, on peut tout d'abord se demander comment, en hypnose ericksonienne, nous pourrions utiliser ce principe alors que la suggestion semble être le support de la pratique ? Ensuite comment en coaching il serait possible d’accéder à des résultats sans intercéder sur le processus ? Enfin, est-il possible de croire que la communication peut s’affranchir de l’influence ?
Entretien non directif : ce postulat transporte avec lui d’autres postulats dont tous s’accorderaient à considérer autrui comme un être libre, maître de sa pensée et de son œuvre existentielle.
Considérons alors ce paradigme « Se substituer à l’activité cognitive du consultant, c’est négliger, aux dépens de celui-ci, que l’exercice de la pensée augmente le potentiel de pensée et que, ce faisant, la pensée élabore sa propre construction »1. L’accompagnement « non-directif » a pour objectif de permettre au consultant de trouver ses propres solutions sans l’intervention projective ou influente du praticien. Il y a, selon Carl Rogers, une éthique à respecter : celle de l’autonomie du sujet. En effet, dit-il, « si le psychothérapeute se substitue d’une manière ou d’une autre à la pensée du consultant ou s’il ne favorise pas l’inauguration de sa créativité, le consultant aura une possibilité limitée ou inexistante dans l’élaboration de sa réflexion pour aller vers son objectif. Ainsi, une systématisation des interventions du thérapeute (de l’ordre du conseil, de la suggestion ou d’interprétations hâtives) se substituent à l’activité mentale du consultant et l’empêchent d’exercer une autonomie de penser, une faculté de jugement, de discernement à partir du cadre de « référence interne » et du « centre d’évaluation » qui lui est propre »2.
« Etre sans idée pour autrui » serait, alors, en définitive la meilleure des postures ; toutefois cette idéalisation est-elle réalisable et jusqu’à quel point ? De nombreuses pratiques ou réflexions de philosophes, thérapeutes, sociologues, formateurs, coach, hypnopraticiens ou hypnothérapeutes, etc., explorent ce terrain en cherchant des concepts et des pratiques affranchies d’un « pouvoir-sur » ou des subjectivités aliénantes. Mais que resterait-il à l’issue d’un travail d’accompagnement conduisant la personne vers elle-même et rien de plus ? Est-ce que les expressions « être soi », « se connaître soi-même » signifient-elles seulement quelque chose ?
3.Le praticien ne traîne pas sur sa carte, il se déterritorialise
Toutefois, afin que le consultant/client ne tourne pas en rond comme une mouche prisonnière dans sa bouteille, afin donc que les interprétations et les croyances puissent sortir d’un système clos et aliénant, le rôle du praticien est primordial. En effet, le praticien se présente comme « autre », son extériorité, sa subjectivité créent l’espace de mouvement nécessaire à une traversée. La transcendance requiert l’extériorité et permet alors un dépassement, un mouvement ascendant de la pensée et du geste qui les portent au-delà.
Mais comment produire la déterritorialisation du consultant sans pour autant le trainer sur le territoire du praticien ? « Pour pouvoir entrer dans une communication avec avec autrui, il est nécessaire que les pensées, les affects puissent s’exprimer à partir de sujets ontologiquement séparés. Ce décalage entre soi et l’autre est une condition de base pour que les pensées et les paroles puissent se promouvoir authentiquement, en accroissant la sincérité envers soi-même. Si le consultant/client peut dégager du sens à ce qui lui arrive, s’il peut entrer en communication avec lui-même, c’est parce qu’il constate qu’il est accompagné dans l’expression de ses sentiments et que rien de ce qu’il éprouve et exprime n’est déformé par le praticien, qu’ainsi il n’encourt aucun risque d’être jugé. Affranchi de ce souci, il devient plus ouvert à ses ressentis, à son expérience intérieure et aux informations que celle-ci lui apporte »3.
Le praticien est dans la capacité à accompagner quelqu’un sur un territoire inconnu de lui-même. Il est capable de sortir de son soi ou de rester neutre à toute épreuve de jugement, c’est être capable de transcender son propre monde pour accompagner dans sa subjectivité les mouvements du consultant. Le praticien guide tout en étant orienté par le consultant ; attentif aux phénomènes il est la nef, le consultant est le nautonier.
4 - Quelle communication ?
La théorie de l’école de Palo Alto4 a mis en exergue, dans tout échange humain, la primauté de la relation sur le message. La communication passe par l’observation attentive du praticien qui en souligne les traits et, dans un dialogue empathique, il passe par les mêmes chemins que le consultant. Dans tout accompagnement ou toute communication, les données de l’interaction entre les interlocuteurs sont majeures et influent sur un bon nombre de comportements et de réflexions. Ici le coach, le thérapeute, le formateur, le rhéteur, découvrent et font découvrir dans l’art de la communication, les questions maïeutiques, les subtilités de la rhétorique et les énigmes de la lettre et du geste.
4.1 - Le coaching intégratif ; une maïeutique de l’accompagnement et un processus
Dans le cadre du coaching, le non-directivisme amènerait, comme le note Alex Mucchielli reprenant une étude à ce propos de Max Pages5, deux caractéristiques centrales :
- s’abstenir de toute intervention directive qui introduise, dans le champ d’expérience de l’interlocuteur, la subjectivité de l’intervenant et donc intervenir seulement pour augmenter l’information de l’activité mentale du consultant ;
- s’abstenir de diriger le processus d’information de l’interlocuteur sur lui-même ; partir de l’hypothèse que le consultant s’efforce de communiquer avec lui-même et tâcher de faciliter sa communication avec lui-même.
5 - Se connaître soi-même » n’est finalement qu’une injonction à s’adapter au réel.
Socrate est le premier, dit-on, à accorder une place singulière à toute personne et à respecter les trajectoires de la pensée de chacun. Selon le philosophe, chaque homme détient, au-delà des croyances et opinions triviales, un plus juste et authentique entendement. Il suffit de le questionner pour qu’il « accouche » de son esprit. Toutefois l’injonction delphique « Connais-toi toi-même », attribuée maladroitement à Socrate, pourrait bien nous conduire à l’erreur d’un vouloir accompagner l’autre dans la découverte absolue de lui-même.
Qu’est-ce-à-dire ? Nous sommes d’accord avec François Roustang, dans son étude sur Socrate, que « se connaître soi-même » n’est finalement qu’une injonction à s’adapter au réel.
La « névrose » d’un graal de connaissance de soi nous aurait joué le tour de croire qu’il est possible de trouver sa propre vérité interne et, partant de là, nombreux sont ceux qui « se cherchent » et qui se sont cristallisés face à une injonction impossible à résoudre.
S’adapter au réel devient alors plus facile et accessible dans le travail d’accompagnement thérapeutique et de coaching. Ici on trouve une ouverture par le dialogue, le questionnement, des exercices de dialectique, et des jeux de rôle qui délitent les croyances « dysfonctionnantes »
François Roustang, lors d’une interview sur France Culture pose un doute et même une contradiction sur ce qui anime l’homme occidental « Connais-toi, toi-même ». (http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-connaissance-de-soi-et-desinteret-de-soi-avec-francois-roustang-2012-10)
6 - L’hypnose un retour vers un soi-sol qui s’adapte au monde
"C’est toujours extraordinaire de rencontrer quelqu’un, si on se contente de s’asseoir et de laisser l'interlocuteur exister, de laisser advenir sa singularité sans rien préférer et sans rien vouloir pour lui. L'efficacité de la rencontre passe par le renoncement à l'efficacité ". François Roustang
Le devenir dans le cadre d’une rencontre thérapeutique ou de développement personnel et professionnel devient la terre à examiner, à creuser ensemble. Accompagner le consultant c’est lui apprendre à retourner la terre pour appréhender l’envers de l’endroit. Lors d’une séance d’hypnose ou de consultation, le consultant dit ce qu’il souhaite mais son discours est codé, noué, pris dans les rets de ses croyances ou voilé par le chaos de ses soucis. Suffit-il, alors, d’entendre, de voir et de traduire le discours verbal et non verbal du consultant et le lui restituer au clair.
La pratique de la méditation, du non-vouloir, du silence de la conscience, de l’hypnose ou de la veille paradoxale, du suspend de la conscience (épochè), comme François Roustang et le philosophe Edmond Husserl le proposent, permettent un parcours d’adaptation au monde. L’hypnose n’est pas du sommeil, c’est un voyage au détour de la terre natale, c’est un hapax existentiel (révélation soudaine composée par le corps. Voir Michel Onfray)6. L’hypnose est une « re-connaissance », un mouvement vers soi quand, au creux de l’esprit, se reconnait l’être-là, quand les décisions ne sont plus des utopies ou des caprices inatteignables mais des chemins à parcourir
7 - Quand dire c’est faire, quand imaginer c'est être
Il arrive assez souvent que l’on confère au praticien en hypnose des pouvoirs surnaturels, un contrôle ou la maîtrise d’une manipulation. Il est de fait, cependant, que la pratique se confond très souvent avec la suggestion, l’injonction et l’influence verbale et non verbale. Nous nous sommes souvent demandés comment faire la différence entre l’influence et l’hypnose ou en d’autres termes, plus appropriés, entre l’influence et l’état de créativité au creux de soi. Il y a, en effet, des suggestions et même quelquefois de la manipulation dans la pratique de l'hypnose mais celles-ci ne sont pas réductibles à la fécondité de l’esprit, elles servent bien plus a désactiver le « conscient » qu’à produire du résultat.
Il est regrettable en effet de constater que certains assimilent le travail intérieur ou même l’état d’hypnose à l’injonction directe de l’hypnotiseur classique. Plongés dans un spectacle redondant et caricatural de l’hypnose, les sujets régressent sous l’ordre de l’hypnotiseur, père tout puissant qui ordonne ; d’autres sujets se donnent la permission de lâcher prise sous prétexte d’état modifié de conscience ; enfin quelques sujets, contaminés par le mimétisme culturel, folklore ou show hystérique, renversent leur monde quelques instants. Le carnaval est cathartique, il libère, certes mais le travail existentiel n’est pas généré. En cabinet, il se peut que sous la ferme suggestion, un « sujet » change pour ce qu’il souhaite et peut-être cela n’est pas critiquable car l’injonction crée du réel mais ce que nous déplorons ici est le manque de participation active du consultant/client. L’hypnose est donc un moyen, un art de vivre, qui dans l’entre-deux du suspend, permet un travail interne libéré et créatif qui touche le « soi-sol » et engendre du mieux-être.
Ainsi, il est important de savoir que lorsque nous trouvons une très bonne idée, quand nous réalisons que nous avons dépassé un problème, quand nous avons la capacité de gérer une douleur, ce n’est pas la seule suggestion du thérapeute ou du coach qui crée le phénomène mais notre potentiel et nos ressources psychiques.
Alors, est-ce que « dire c'est faire » ? Non cela ne suffit pas : en effet, dans l’expérience de l’hypnose, l’autosuggestion ou la suggestion, qu’elles soient directes ou indirectes, n’agiront qu’à partir du moment où elles activent l’imagination opérante ou en d’autres termes le mode adaptatif du cerveau.
Deux auteurs en parlent depuis deux mondes différents. Il est, en effet, essentiel d'expérimenter à partir d’une imagination « opérante » (voir Jean-François Billeter et ses études sur Tchouang-Tseu) ou d’une simulation de la réalité (voir l’ouvrage de Roland Jouvent, Le cerveau magicien). L’efficacité de l’imagination opérante (l'hypnose?) permet de créer toutes les conditions dans l’esprit (le cerveau), les vivre de manière spécifique, intelligible et les ressentir.
L'hypnose ericksonienne - son processus - devient un outil d'exploration dans la mesure où il place l'être humain dans la situation de s'observer lui-même, en lui-même, par le double mécanisme qu'est la survenue d'une "dissociation". Imaginer sa vie, ses expressions, ses mouvements, ses pensées, créer de nouvelles données, les rendre cohérentes et possibles. Le processus s'active à partir de modes d'expression autant affectifs que cognitifs et l’exacerbation de l'ensemble des canaux sensoriels (visuels, auditifs et kinesthésiques). L’imagination amplifie, exacerbe, se sert de symboles, de métaphores et permet l’ouverture à un champ de représentation plus vaste et plus lucide. La puissance de l’état hypnotique provient du fait que l'hypnose ne fait pas seulement comprendre mais aussi vivre et ressentir. Elle donne, en effet, la capacité de s’expérimenter autrement et de s’absorber dans la vie même. Le corps y participe, bien vivant, perceptif, dans son vouloir être.
« Chaque fois qu’il arrive avec la plus grande perfection d’exactitude, de penser ce que l’on pense, de sentir ce que l’on ressent, d’éprouver ce que l’on éprouve, on entre dans la vie du monde et on participe à sa puissance ». En deux mots, nous devons simplement « être dans la vie », dit François Roustang.
7.1 - Agir dans son cerveau
Observé par le monde des scientifiques, grâce aux avancées des neurosciences (voir l’IRMF et TEP), l'étude du cerveau, ses conditions et son utilité sont désormais constatées et manifestes. Les recherches démontrent, en observant les activités cérébrales, que l'hypnose n'est pas du sommeil. En effet, la zone correspondant au sens analytique critique reste active, tout en étant supplantée par la zone cérébrale du rêve et de l'imagination qui la domine. Quand l’état hypnotique est guidé, il s’agit alors d’utiliser une propriété puissante de l’esprit. Le praticien sait que toute hypnose est autohypnose et que, pour qu’elle agisse, il est nécessaire de considérer la subjectivité de la personne et travailler à partir de ses schémas les plus intériorisés pour l’amener à s’aventurer vers ceux dont elle n’a pas l’habitude.
7.2 - Le cerveau adaptatif
On pourrait comparer aisément l’inconscientau mode mental adaptatif ou mode préfrontal du cerveau qui dépend de la zone correspondant au néocortex préfrontal. Cette zone est un territoire jeune et très évolué du cerveau humain. Elle a la particularité de se développer progressivement depuis la naissance pour devenir mature à l’âge adulte. Ce mode mental adaptatif permet de gérer des situations difficiles, complexes ou même « inconnues ». Il peut-être considéré comme le siège du raisonnement, de l’intuition et de la créativité
8 - Préconisations, hypnose ericksonienne, coaching et accompagnement dans le vent…
Il est donc essentiel de chercher, avant tout, à diriger l’esprit vers l’orientation la plus idoine. et des mouvements déjà en cours. La communication maïeutique va permettre au consultant de commencer par se défaire de ses paradoxes, de ses « névroses » sans pour autant chercher à les comprendre mais avec le but de trouver d’autres comportements, croyances ou idéaux tout aussi subjectifs mais plus adaptés au confort psychologique. Bertrand Picard7, psychiatre et psychothérapeute, a développé une approche métaphorique très pertinente. Selon lui, le mouvement de la vie pourrait être comparable à un vol en montgolfière. Dans ce ballon, nous sommes parfois en prise avec les vents, ses courants, ses changements de direction et de vitesse. Dans ce vol ou cet envol comme dans le cours de la vie, nous pouvons contrôler «l’altitude » et utiliser les courants pour nous diriger alors que jusqu’ici, dans notre existence, face à des obstacles, nous avions tendance à nous « battre », à tenter de contrôler ou à forcer une autre direction. Bertrand Picard, comme la philosophie des taoïstes8 nous démontre que rien ne sert de lutter. Changer serait alors simplement s’adapter, en faisant preuve d’ingéniosité, de stratégie et de créativité.
8.1 - Ne rien faire et que rien ne soit pas fait
« Être dans la vie », c’est aller au gré du vent et de l’atmosphère, s’adapter au monde et à soi. Le but reste à l’horizon et les moyens sont multiples. Même si retiré dans son ciel, l’idéal est inaccessible ou bien l’idéal n’est qu’une construction mentale, quand on plonge dans les anfractuosités de son esprit, en créant en soi tous les possibles avec leurs contingences et leurs contraintes assumées, on aura avec peu d’effort, de la souplesse et de la fluidité pour beaucoup d’effet. Il suffit quelquefois de faire disparaître des questions pour mieux observer et composer avec les réponses qui se présentent.
En somme, « se connaître soi-même » concède d’aller dans la direction souhaitée en utilisant les ressources et potentiels des « inspirations » de l’esprit.
Quand l’inattendu se produit, on le découvre comme toujours déjà là …
Nathalie ROUDIL et Axel KAROL
Références
1-2-3. André Tixier, CARRIEROLOGIE revue francophone internationale "carrierologie" Volume 9, numéro 3, 2004, La psychothérapie non directive ne livre pas le client au hasard.
4. L'école de Palo Alto est un courant de pensée et de recherche ayant pris le nom de la ville de Palo Alto en Californie, à partir du début des années 1950. On le cite en psychologie et psycho-sociologie ainsi qu'en sciences de l'information et de la communication. Ce courant est notamment à l'origine de la thérapie familiale et de la thérapie brève. Parmi ses principaux fondateurs on trouve Gregory Bateson, Donald D. Jackson, John Weakland, Jay Haley, Richard Fisch, William Fry et Paul Watzlawick.
5. Alex Mucchielli, Communications, Rencontres, Dialogues, Les éditions Ovadia, collection : Au-delà des apparences, Nice, 2009, p. 198
6. Michel Onfray. La notion d' « hapax existentiel » fut introduite par Vladimir Jankélévitch puis reprise par Michel Onfray. Toute pensée naît, en définitive, de l'expérience d'un corps. L'hapax existentiel est une épiphanie de l'existence, un moment unique qui la partage en un avant et un après. Plus précisément, après un hapax existentiel, plus rien n'est plus jamais « comme avant. » D'autres philosophes ont connu pareils événements : ainsi de Montaigne, qui prit soudain conscience, suite à une terrible chute de cheval qui le fit passer à deux doigts de la mort, combien il est facile de mourir, comment le corps et l'âme sont liés, et qu'il est doux et agréable de mourir (il venait d'apprendre dans sa chair que l'on meurt comme on s'endort, doucement et sans souffrir).
7. Bertrand Picard est un psychiatre et un aéronaute suisse, connu pour avoir réussi, avec le pilote britannique Brian Jones, à effectuer le premier tour du monde en ballon (du 1er au 21 mars 1999) à bord du ballon « Breitling Orbiter 3 ».
8. Philosophie taoïste : le taoïsme n'impose pas de philosophie de vie, ni de moyen d'accéder au bonheur (à part le taoïsme religieux, qui propose des pratiques bien spécifiques). Il propose seulement de se libérer l'esprit de toutes ces questions métaphysiques qui ne peuvent pas avoir de réponse. L'éthique, la recherche du bonheur deviennent une recherche personnelle. Le taoïsme se rapproche du scepticisme. Pour le scepticisme toute affirmation peut être contredite, chercher la vérité est une chose vaine. Il n'y a pas de vérité. Le taoïsme dit : il n'y a pas de vérité pensable ou connaissable. Le sceptique demande toujours la preuve de la preuve (à l'infini). Dans notre réalité on finit souvent par tomber sur des axiomes, des choses qu'on admet d'office, pour construire un raisonnement. Admettre d'office, c'est là la faiblesse d'un non-sceptique.
Références bibliographiques
BILLETER, Jean François, Etudes sur Tchouang-Tseu, Allia, Paris, 2008
JOUVENT, Roland, Le cerveau magicien, De la réalité au plaisir psychique, Odile Jacob, Paris, 2009
MORAL Michel, ANGEL Pierre, Coaching, outils et pratiques, Armand Colin, Paris, 2005
MUCCHIELLI Alex, Communication, Rencontres, Dialogues, collection. André Giordan, Au-delà des Apparences ! Les éditions Ovadia, Nice, 2009
ROGERS Carl, Le développement de la personne, Dunod, Paris, 1998
ROUSTANG François, L’hypnose, Edition de Minuit, Paris, 2003
ROUSTANG François, Le secret de Socrate pour changer la vie, Odile Jacob, 2009